הַחִטִּים וְהַזּוּנִין אֵינָן כִּלְאַיִם זֶה בָזֶה. הַשְּׂעֹרִים וְשִׁבֹּלֶת שׁוּעָל, הַכֻּסְּמִין וְהַשִּׁיפוֹן, הַפּוֹל וְהַסַּפִּיר, הַפֻּרְקְדָן וְהַטֹּפֵחַ, וּפוֹל הַלָּבָן וְהַשְּׁעוּעִים, אֵינָם כִּלְאַיִם זֶה בָזֶה: Le froment et l’ivraie des blés Zizania, ou vesce1 Sur son origine arable, voir Reltiones Gottingenses, t. 3 (1754), p. 532. Cf. (Pessahim 35a)., ne sont pas considérés comme semences hétérogènes; l’orge et l’épi de renard (ou avoine) l’épautre2 Sorte de riz sauvage, selon Maïmonde. et le seigle ou la spirée aigilwy, les haricots et les pois chiches (fèves), les petits pois et la tofah (sorte de légumineux3 Voir ci-dessus (Pea 5, 3) et (6, 7).), le flageolet et la faséole4 "Voir Index scriptorum rei rusticae de Gesner, au mot Faba. Le commentaire de Maïmonide, traduit en arabe, comme d'habitude, plusieurs des termes employés ici, mais ceux-ci ne correspondent pas tous à l'acception usuelle des équivalents arabes. Ainsi ZONIN ressemble beaucoup au grec Zizania; cependant l'équivalent technique, en arabe, est Zizania, quae e satis evelluntur "" (Gol. Ex Meid.). Pour SAPHIR Maïmonide a, soit l'arabe zizyphys paliurus (Casiri, bibliotheca, t. 1, p. 330; Sprengel, Historia rei hesbarioe, p. 252), soit Kamous: leguminis species parvi rotundi, ou: Amygdalum (Reïsk, ad Rhazi librum), ou enfin: species phaseoli nigri aut viridis piso minor (Meninski). D'après un passage d'Ebn-Yazla et du Serapion, c'est le pisum. Pour Shaashouim il a phaseolus (Kamous, ou phaseolus vulgaris et multiflorus (Avicenna, p. 201; Sprengel, res herbaria, 1, 266) Comme équivalent de l'épi de renard (spica vulpis), les arabes ont aussi un autre mot. Pour le terme KASMAT, qu'emploie aussi la Bible (Ex 9, 32), la Septante a zéa ou olura ce qui, d'après Denis d'Halycarnasse, correspond au far adoreum (Guisins). Mais, à ce terme, Beitarides rapporte la description de la zéa selon Dioscorides et Galien. C'est à peu près aussi le sens admis par Ebn al-Cabatius.", aucun de ces groupes n’est composé de matières hétérogènes (il est permis de mêler chacun d’eux).
הַקִּשּׁוּת וְהַמְּלָפְפוֹן, אֵינָם כִּלְאַיִם זֶה בָזֶה. רַבִּי יְהוּדָה אוֹמֵר, כִּלְאָיִם. חֲזֶרֶת וַחֲזֶרֶת גַּלִּים, עֻלְשִׁין וְעֻלְשֵׁי שָׂדֶה, כְּרֵשִׁים וּכְרֵשֵׁי שָׂדֶה, כֻּסְבָּר וְכֻסְבַּר שָׂדֶה, חַרְדָּל וְחַרְדָּל מִצְרִי, וּדְלַעַת הַמִּצְרִי וְהָרְמוּצָה, וּפוֹל מִצְרִי וְהֶחָרוּב, אֵינָם כִּלְאַיִם זֶה בָזֶה: Les concombres5 Maïmonide traduit par melo syriacus (Kamus). et les citrouilles6 "Maïmonide le rend par un mot arabe (Avicenna, 2, 271; Sprengel, 1, 260), qui désigne une espèce de concombre supérieure, appelée Melopepon par Pline, Historia naturalis, 19, 23." réunis ne forment pas de Kilayim; selon R. Juda, leur réunion est défendue. La laitue ordinaire7 (Pessahim 39a). et celle des montagnes, la chicorée8 troxumon, Chaerefolium, Korbelkraut, Cicerbita. et la chicorée sauvage9 Maïmonide a l'équivalent de: chicorium endivia., le porreau et le porreau sauvage, le coriandre et le coriandre sauvage, la moutarde et la moutarde égyptienne, le potiron égyptien10 (Nedarim 51b). et le potiron amer (rendu comestible par la cendre chaude), la fève égyptienne et la silique, aucun de ces groupes n’est composé de matières hétérogènes (chacun est permis isolément).
הַלֶּפֶת וְהַנָּפוּץ, וְהַכְּרוּב וְהַתְּרוֹבְתוֹר, הַתְּרָדִים וְהַלְּעוּנִים, אֵינָם כִּלְאַיִם זֶה בָזֶה. הוֹסִיף רַבִּי עֲקִיבָא, הַשּׁוּם וְהַשּׁוּמָנִית, הַבָּצָל וְהַבְּצַלְצוּל, וְהַתֻּרְמוֹס וְהַפְּלַסְלוֹס, אֵינָן כִּלְאַיִם זֶה בָזֶה: Les raves et les navets, les choux et les choux sauvages, etc.”, est-il dit. Ce dernier est une espèce de petit haroub. Le terme léonim désigne l’arroche, ou ce qui pousse près de la source (peut-être le cresson de fontaine). Quant aux objets, ajoutés par R. aqiba, le shoumonim est le diminutif de l’ail; et le Beçalcel est l’équivalent d’une sorte de raifort11 Le Aroukh additionnel par Moussaphia, éd. Landau, rectifie le terme talmudique en fangala, qu'il fait dériver de l'arabe raphanus (ou Rumex, selon Forsk, Flora, LXV, 76) Comp. Ci-après 8, note 1).; enfin le Floslos est le lupin sauvage. Aucun de ces produits, rangés par groupes ne forment de mélange interdit.
וּבָאִילָן, הָאֲגָסִים וְהַקְּרֻסְתּוּמֵלִין, וְהַפְּרִישִׁים וְהָעֻזְרָדִים, אֵינָם כִּלְאַיִם זֶה בָזֶה. הַתַּפּוּחַ וְהַחַזְרָד, הַפַּרְסְקִים וְהַשְּׁקֵדִין, וְהַשִּׁזָּפִין וְהָרִימִין, אַף עַל פִּי שֶׁדּוֹמִין זֶה לָזֶה, כִּלְאַיִם זֶה בָזֶה: Parmi les arbres, il est permis de joindre: les poires (moriega) et les oranges (poires du paradis)12 C'est le sens donné à la crustumia, par Pline, Historia naturalis, XV, 16. Maïmonide a l'équivalent de Pirum, Pirus commun. Forsk, flora egyp. LXVII., les coings et les pèches13 "Voir (Demaï 1, 1); c'est peut-être l'alise (ou sorbe).". Mais les pommes et les pommes de pin14 Pour ce terme, Maïmonide a une expression que citent Ebn-Yazla et Beitraide, comme dérivé de l'espèce Mespilum, genus aronium, (Dioscoride, t. 1, p. 167, et Freytag, à ce mot)., les pèches et les amandes15 "Avant leur développement, les pêches ressemblent aux amandes; Maïmonide rend ce terme par amygdalum.", les prunes et les connares16 En (Demaï 1, 1) ce terme se retrouve aussi, ainsi qu'en (Berakhot 40b), biens qu’elles se ressemblent, sont des matières diverses (différentes et taxées de Kilayim).
הַצְּנוֹן וְהַנָּפוּץ, הַחַרְדָּל וְהַלַּפְסָן, וּדְלַעַת יְוָנִית עִם הַמִּצְרִית וְהָרְמוּצָה, אַף עַל פִּי שֶׁדּוֹמִין זֶה לָזֶה, כִּלְאַיִם זֶה בָזֶה: Le radis et le navet (§ 3), la moutarde et la lupsana, le potiron grec et l’égyptien, ou le potiron amer (§ 2), forment des matières diverses (interdites), bien qu’elles se ressemblent (ils diffèrent par l’espèce et le goût).
הַזְּאֵב וְהַכֶּלֶב, כֶּלֶב הַכֻּפְרִי וְהַשּׁוּעָל, הָעִזִּים וְהַצְּבָאִים, הַיְּעֵלִים וְהָרְחֵלִים, הַסּוּס וְהַפֶּרֶד, הַפֶּרֶד וְהַחֲמוֹר, הַחֲמוֹר וְהֶעָרוֹד, אַף עַל פִּי שֶׁדּוֹמִין זֶה לָזֶה, כִּלְאַיִם זֶה בָזֶה: Le loup et le chien, le chien de campagne et le renard, les boucs et les daims, le chamois et la chèvre, le cheval et le mulet, le mulet et l’âne, l’âne et l’onagre, forment des groupes qu’il est interdit d’atteler ensemble, bien qu’ils se ressemblent.
אֵין מְבִיאִין אִילָן בְּאִילָן, יָרָק בְּיָרָק, וְלֹא אִילָן בְּיָרָק, וְלֹא יָרָק בְּאִילָן. רַבִּי יְהוּדָה מַתִּיר יָרָק בְּאִילָן: Il est défendu de greffer une espèce d’arbre (fruitier) sur une autre inculte, ou une sorte de légume, sur une sorte différente, ni un arbre sur de la verdure ou de la verdure sur un arbre. R. Juda autorise cette dernière opération (parce qu’il n’en résulte pas de fruit extraordinaire).
אֵין נוֹטְעִין יְרָקוֹת בְּתוֹךְ סַדָּן שֶׁל שִׁקְמָה. אֵין מַרְכִּיבִין פֵּיגָם עַל גַּבֵּי קִדָּה לְבָנָה, מִפְּנֵי שֶׁהוּא יָרָק בְּאִילָן. אֵין נוֹטְעִין יִחוּר שֶׁל תְּאֵנָה לְתוֹךְ הַחֲצוּב, שֶׁיְּהֵא מְקֵרוֹ. אֵין תּוֹחֲבִין זְמוֹרָה שֶׁל גֶּפֶן לְתוֹךְ הָאֲבַטִּיחַ, שֶׁתְּהֵא זוֹרֶקֶת מֵימֶיהָ לְתוֹכוֹ, מִפְּנֵי שֶׁהוּא אִילָן בְּיָרָק. אֵין נוֹתְנִין זֶרַע דְּלַעַת לְתוֹךְ הַחַלָּמִית, שֶׁתְּהֵא מְשַׁמַּרְתּוֹ, מִפְּנֵי שֶׁהוּא יָרָק בְּיָרָק: On ne doit pas planter de légume vert dans une touffe de racines laissées en terre des sycomores coupés (ou figuiers sauvages), ni greffer de la rüe phganon sur de l’acacia blanc17 (Eroubin 34b). La keda, grec kitto, en araméen ksita (Ps 45, 9), est l'accacia.; car cela rentre dans la catégorie de la verdure implantée sur une espèce d’arbre. On ne doit pas planter une branche de figuier dans la plante du Haçoub18 "Plante dont les racines descendent verticalement dans la terre; elle a servi pour la délimitation des terres sous Josué (en allemand: Gundel-Rebe)." (hédera) pour la rafraîchir. On ne doit pas enfoncer un cep de vigne dans un melon, pour s’en agréger le jus abondant, car cela rentre dans la catégorie de l’arbre greffé sur des légumes verts. Il est interdit de placer de la semence de potiron dans la mauve19 "Feu M. Clément-Mullet (journal Asiatique, janvier 1870) p. 54) compare ce terme avec le grec alimos (mauve, corchorus olitorius) et avec l'arabe. Il pouvait même rappeler les termes malake etmoloke. Mais selon le Dr Fleischer, Nachtroeglisches zum Wörterbuch du Dr Levy (2, 568a) se basant sur de Sacy, Seetzen, Delitsch (sur Job), etc., c'est une pure coïncidence de son; puisque la mauve se nomme en arabe Kataf." pour que celle-ci la conserve jusqu’au moment de l’enracinement, car ce serait mêler des semences de deux verdures différentes.
הַטּוֹמֵן לֶפֶת וּצְנוֹנוֹת תַּחַת הַגֶּפֶן, אִם הָיוּ מִקְצָת עָלָיו מְגֻלִּין, אֵינוֹ חוֹשֵׁשׁ לֹא מִשּׁוּם כִּלְאַיִם, וְלֹא מִשּׁוּם שְׁבִיעִית, וְלֹא מִשּׁוּם מַעַשְׂרוֹת, וְנִטָּלִים בְּשַׁבָּת. הַזּוֹרֵעַ חִטָּה וּשְׂעוֹרָה כְּאַחַת, הֲרֵי זֶה כִלְאָיִם. רַבִּי יְהוּדָה אוֹמֵר, אֵינוֹ כִּלְאַיִם, עַד שֶׁיְּהוּ שְׁנֵי חִטִּים וּשְׂעוֹרָה, אוֹ חִטָּה וּשְׁתֵּי שְׂעוֹרִים, אוֹ חִטָּה וּשְׂעוֹרָה וְכֻסָּמֶת: Si l’on enfouit sous la vigne des raves et des radis20 "(Shabat 50b) et 113; (Eruvin 77a); Yebamot 113. Il s'agit seulement de les conserver, non de les enraciner." et qu’une partie des feuilles soit découverte (afin de pouvoir les prendre le samedi), l’on n’a pas à se préoccuper de la crainte d’y placer un mélange hétérogène, ni de celle de planter en la 7e année de repos agraire21 Si, étant de la 6e année, ils ont poussé plus tard., ni des dîmes; et l’on peut les retirer le samedi (ils ne sont pas considérés comme enfouis). Les semences de froment et d’orge réunies constituent le mélange défendu. Selon R. Juda, ce n’est interdit que lorsqu’il y a (au moins) 2 grains de froment et un d’orge, ou un de froment et 2 d’orge, ou du froment, de l’orge et de l’épautre (il en faut trois).